vendredi 13 mai 2016

13 mai - Vendredi magnifique




Nous sommes invités chez des gens qui ne peuvent pas s’arrêter de danser. 

Ici, les jours ne s’arrêtent jamais. Ils traversent au son des percussions le voile de chaque nuit et se posent, comme un chien se pose aux pieds de son maître, la paupière un peu tombante mais toujours la truffe luisante et le corps aux aguets.

Ainsi vont les jours, indifférents aux voix des marionnettes. Des  voix rauques en ce vendredi magnifique. Des voix ensablées par les rafales de varatraza. Et même pas le répit des nuits pour poser les cordes vocales parce qu’à moins d’être cloîtré dans un placard triplement cadenassé, je ne vois pas bien comment résister à cette cadence fiévreusement déversée sur nos âmes mouillées de chaud. Derrière chaque micro, une caisse de résonnance transforme le sol en tapis de braise et tout s’agite,  nous colle les cheveux et parfume les corps d’une suave odeur de musc.

Au petit matin le jour ne se couche pas. Une sirène à deux queues soupire d’aise en patientant son prochain amant.

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