jeudi 22 mai 2014

Lu chez le voisin réunionnais



Dernier jour: alors on joue

 Dernier jour: La marionnette fait une entrée remarquée à Diégo Suarez.



"L'art, le territoire de l'art serait le lieu où ancrer ses ultimes croyances, où concrétiser ses intimes espérances"  
Gilbert Durand, L'âme tigrée

Jeudi 22 mai - 18h30 - Alliance française de Diégo Suarez
 L'accueil du public s'est fait dans un joyeux bordel.

Il fallait faire deux groupes: le groupe des parents accompagnés d'enfants de moins de 14 ans et le groupe des autres, sans enfants, qui se voyaient gratifier d'un œillet collé sur l'oreille, le front, le dos de la main.
Le premier groupe était prié de rester à l'Alliance où il pourrait se délecter de trois spectacles, un extrait de documentaire, une restitution d'atelier, un cours de manipulation et - last but not least - un verre de rhum.
Le deuxième groupe aurait droit, en plus de tout ce qui précède, à une virée en touk-touk jusqu'au jardin tropical, où Vincent Fontano donnait sa représentation, un spectacle dans le clair-obscur des bougies, à recevoir en silence, pas pour des enfants, donc.




L'Alliance française est pleine comme un œuf, on compte environ 300 personnes.
Discours, explications. (Le groupe à oeillet, vous suivez cette personne, oui, en touk-touk, oui! bien sûr, on vous ramène après, oui, toujours en touk-touk, non, vous ne raterez rien, soyez pas inquiets...)



A la fin, une bonne centaine de fidèles sont encore là, même pas épuisés, à en redemander.
Ils ont vu La mère pleurer son enfant mort, vu Moi, Capitaine, tenter en vain d'atteindre la Zone d'Utopies Amoureuses avant de sombrer, vu Moïse le muet emmener son équipage à l'assaut d'un navire ennemi, sans grand   succès car sans parole, pas facile de galvaniser les troupes, vu Edwardo vanter sa terre, terrain de chasse pour vieux vazah pervers.



A la fin, merci à Filip Auchère, Hajazz Rasolomahatratra, Jérémy Sans Famille, Judith Lesur, Edwardo Jaomazava, Fabrice Boutet, Mikael Kourto, Jacquelin Zaozafy, Vincent Fontano, Blaise Dala, Tolotra Solomanana, Stéphane Georis, Antonin Lebrun, Ridel Bazara, Didier Ibao et merci aussi à Hélène Dupont, et à Xavier qui s'occupe si bien du jardin tropical et de son adorable petite fille.




mercredi 21 mai 2014

"Les voix de la marionnette" a son affiche


Jour 16





Demain viendra bien vite.
Rien n'est tout à fait prêt. 

Il règne dans l'Alliance française un silence de cathédrale: une centaine d'élèves passent leur examen de fin d'année. Une sorte de bac de français. Autour d'eux, ils peuvent se distraire des mots de la ZUT!
"Tout est neuf, mais tout à une histoire, mon vieux"
"Sur le divan du monde, l'oeil regarde et se tais, doutant même du rêve qu'il porte"
"Nous sommes poètes, capitaines élus d'une armée d'incapables!"
"Mais zut, à la fin! Qui est capitaine, ici!"

Nul doute que ça les inspirera.


L'équipe d'Antonin répète chez Hajazz
L'équipe de Vincent répète à Troupe de choc
L'équipe de Filip répète à l'Alliance 
L'équipe de Stéphane, c'est-à-dire  Edwardo qui fait équipe avec lui tout seul, répète à la Terrasse.

Chacun évalue le temps dont il aurait besoin pour... mais qu'il n'aura pas.









Répétition

A Diégo, les musiciens répètent dans les arbres.



Tandis que les comédiens se tiennent à jardin.




mardi 20 mai 2014

Jour 15





Dans deux jours.
La représentation est dans deux jours.
Il reste :
Des marionnettes à fabriquer et deux textes à apprendre et de la manipulation à maîtriser et des décors à terminer.

Une petite course contre la montre.

Atelier de Stéphane Georis et Fabrice Boutet dans le quartier pour mineurs de la prison de Diégo. Judith Lesur rapporte des images : la cour est toute petite, et dans ce carré de terre battue, pas très propre, des jeunes font le clown.


Loin, très loin de nous, Jérôme Kerviel rentre en prison. On imagine que les gêoles niçoises sont mieux entretenues, reste que c’est toujours contrariant de voir les lampistes trinquer à la place des responsables. Salauds de banquiers.


Les jeunes font le clown et Stéphane colle des œillets sur leurs mains : ça fait surgir, comme par magie, des personnages imaginaires.



STEPHANE GEORIS S’EN VA DEMAIN ET DONC, TRADITION MALGACHE, CE SOIR ON FETE SON VELUMA.


Grandir dignement




Dans le quartier pour mineurs de la prison de Diégo Suarez, avec l'association Grandir dignement, LES VOIX DE LA MARIONNETTE propose de nombreux ateliers: cinéma d'animation (Judith Lesur), théâtre d'objets (Stéphane Georis), clown et jeu burlesque (Fabrice Boutet), théâtre et expression corporelle (Vincent Fontano).

En savoir plus sur l'association Grandir dignement

lundi 19 mai 2014

Jour 14





Où je réalise que l’Annexe de l’Ankarna est à quelques encablures de l’Hôtel de la Terrasse, 
que le bateau de Sophie où l’on mange si bien de sublimes salades d’avocats, 
des steaks de zébus,
des frites belges, 
où les jus naturels sont gustativement contraires à tout principe catholique, apostolique et romain tellement c’est péché de les boire, 
que ce bateau, donc, 
voisine l’Alliance française et que 
Diégo Suarez qui m’apparaissait comme un labyrinthe tortueux d’avenues rétives à toute logique d’urbanisme, 
que Diégo, 
à l’échelle des VOIX DE LA MARIONNETTE , est 
toute 
petite.

Comme un nid de moineaux.



Ce soir, Xavier accueille les artistes dans son jardin tropical.
La nuit est douce, les moustiques se sont calmés, on s’assoit sur les nattes et on devise tranquillement.

Un théâtre de fourmi s’improvise entre les planches. 

dimanche 18 mai 2014

Jour 13






TURQUOISE- Aujourd’hui on nage dans la mer d’Emeraude. PERROQUET – Et on vogue sur la plage. On pêche de grandes tartines d’écran total. PALMIER – On mange des bains de soleil. OASIS – On dort dans le poisson frais. PARADIS

samedi 17 mai 2014

Jour 12



Déjà, qui s’annonce, la journée de clôture de Zegny’Zo.

On commence à faire certaines choses « pour la dernière fois » : le déjeuner à la Caravelle et, pour s’y rendre, un dernier trajet sous le cagnard, … ah et puis on s’était promis d’aller faire un tour plus loin, tant pis, un autre jour, si l’occasion se présente… il y a comme un genre d’accélérateur de particules autour de cette résidence qui fait que nos journées semblent des demi-journées et les heures, des secondes…

DECISION DU JOUR
UNE SEULE REPRESENTATION DU SPECTACLE DE SORTIE DE RESIDENCE A L’ALLIANCE FRANCAISE JEUDI 22 MAI A 18H30 ET PROBABLEMENT EN MODE DEAMBULATOIRE JUSQU’AU JARDIN TROPICAL.


Ce soir, j’erre et nique vapeur.
Du bleu, du rouge, une pyramide de bidons. C’est subversif, comme ils disent.


Regarde là, ma ville.
Elle s'appelle Bidon,
Bidon, Bidon, Bidonville.
Vivre là-dedans, c'est coton.
Les filles qui ont la peau douce
La vendent pour manger.
Dans les chambres, l'herbe pousse.
Pour y dormir, faut se pousser.
Les gosses jouent, mais le ballon,
C'est une boîte de sardines, Bidon.

Ce soir, 
des marionnettes paradent dans la ville, devant de toutes jeunes danseuses qui se trémoussent le popotin, et tout à coup, dans la nuit diégolaise, comme la foule descend la rue Colbert en criant et chantant et dansant et tapant dans ses mains, tout à coup, dans la nuit sous les étoiles, comme les chiens s’enfuient la queue entre les jambes (ils sont fous ces humains), comme les musiciens battent le trottoir à un rythme d’enfer, tout à coup, surgie de nulle part, ou peut-être tombée d’un nuage, ou plus sûrement arrachée aux entrailles de la terre nourricière, de la terre mère, de la terre rouge où elle sommeillait de toute sa plantureuse nature, tout à coup…

MONIQUE !!!!

La foule DANS L'INSTANT se rue sur son éminente silhouette, 
malgré sa CORPULENCE, la croupe souple 
et des tressautements DE FEU FOLLET ! 
Ô ! DEESSE des marionnettes !


Ce soir encore
Ridel clôture le huitième festival Zegny Zo.
Les Zolo’be en ont rêvé/cauchemardé, les Zolo Be l’ont fait.

Ce soir encore, un peu plus tard,
ou était-ce déjà le matin du jour d’après ?
Je ne sais pas, je n’étais pas là, mais des Voix ont dansé et ri toute la nuit.

Et au petit matin, le sommeil les a mangés.

vendredi 16 mai 2014

Jour 11



Pour la deuxième fois, un vendredi magnifique.

Une table ronde entre artistes, institutions et organisateurs de festival (je mets des « s » partout mais en fait c’était plutôt intimiste) nous apprend que personne n’a un rond mais que tout le monde veut bosser. Que les idées ne manquent jamais mais que le temps est toujours trop court. Que le nombre d’artistes ne diminue pas et que le monde est trop petit pour les contenir tous. Quand bien même ils seraient maigres à force de se serrer la ceinture (qu’ils auraient déjà fait bouillir et mangée).
A chaque problème, sa solution.
S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.

Alors disons que nous n’avons pas de problème.
Ça évitera de perdre du temps à chercher des solutions qui n’existent pas. Et puis aussi, c’est Soulage qui aimait dire : « ce que je trouve m’apprend ce que je cherche ».

Alors trouvons, trouvons, trouvons et qu’un bon vin pur abreuve nos corgnolons.

Pendant ce temps là, à quelques embardées de touk-touk, au bout de la rue Colbert, juste après les hamburgers de la Voile noire (à l’Alliance française, donc) ça déchire, ça modèle, ça coud, ça dessine, ça découpe, ça filme, ça rature, ça chine, ça sieste, ça décompte les jours, ça transpire. C’est du théâtre en train de se faire.

17h30
A Troupe de choc, Jérémy Sans Famille chante devant les gosses du quartier. Quand ils dansent, leurs petites jambes affolent la nuit, tout enivrés qu’ils sont de joie… ou de rage.

18h30
Nous sommes une poignée de privilégiés qui auront vu le Polichineur d’en haut. Il faisait le trottoir quatre étages plus bas.  Devant lui, des centaines de spectateurs bien rangés en demi-cercle. Ils n’ont pas bougé, tout à leur bonheur de voir un vazah faire le clown.


jeudi 15 mai 2014

Jour 10



Quelques beaux moments de grâce, ce jour d’hui :

Mikael Kourto inaugure la scène du jardin tropical. Il touk-touk et fouk-fouk avec une générosité contagieuse. On a tous envie d’être heureux avec lui.
Et puis ce jardin… cette scène… cette demi-ruine où les graffitis le disputent aux bavures du temps… ces feuilles grasses qui s’épanchent, cet arbre mort et ses branches arthritiques… ces buissons piqués de fleurs blanches et violettes… ces…

Crocodiles.
Cinq crocodiles.
Avec des dents à l’intérieur.
Et voraces.

Touk-touk et fouk-fouk.

Le soir la Terrasse accueille du bon bœuf à la sauce créole, malgache, et même, bretonne. Edwardo nous sublime les oreilles.
Ce moment d’exception justifie les heures passées à monter des dossiers fastidieux. Plus rien de fastidieux désormais : le soleil et la lune enfin réunis.

La Zone d’Utopie Temporaire remporte son premier trophée : meilleur concert improvisé.

Guignol à Diego

mercredi 14 mai 2014

Jour 9




Ça y est… les premiers fantômes entrent dans la ville de Diégo.

Le poète de la ZUT ! avait prévenu : JE EST UN HÔTE

Alors la porte de la maison s’ouvre sur une assemblée bigarrée d’esprits volatiles.
Apparaissent et disparaissent, dans une valse-hésitation de début de chantier : des ogres-panier, des bustes de femme, des mains, des visages en mousse, qui deviendront peut-être des mouss-aillons ou des mouss-tachus, ou des mouss-tiquaire, ou… un truc en mousse, n’importe quoi pourvu que ça gicle (la vie, l’émotion, tout ça…).

Brigitte a volé la vedette en fin de journée à l’Alliance française : la petite bretonne s’est battue vaillamment contre la mort.
Juste un peu après que Gnafron ait rendu l’âme dans un nuage de poussifière.
C’est pas grave, c’est comme ça, c’est la vie.

Ce neuvième jour s’achève dans une nuit de pleine lune. Les fantômes vont s’en donner à cœur joie.





PETITES ANNONCES
RECHERCHONS PINCES POUR RECHARGE BATTERIE DE VOITURE EN PANNE SOUS LES FENÊTRES DE LA TERRASSE DU VOYAGEUR. RECHERCHONS TOUK-TOUK NEUF POUR USAGE PRIVATIF. RECHERCHONS PORTABLES DE FILIP AUCHERE. RECHERCHONS PIRATES.

mardi 13 mai 2014

Jour 8





Au 8ème jour, les ennuis commencèrent.
Il fallut former des équipes, et amorcer le travail de création en vue d’une restitution dans… Ah ? déjà ? … Nan… et bé si, dans 8 jours. Pas poss… Si.

Presque tout le monde est sur le pont. Il ne manque plus que Momo, qui viendra, on l’attend, demain. Ou pas.
Momo-peut-être.

Et le soir on déclare l’ouverture officielle de la huitième édition de Zegny’Zo. Yeah !!!!
Et Stéphane, avec le Polichineur de tiroir, ouvre le bal !!!


ET ON RIT A GROSSES GOUTTES !!!
Ploc… ploc… ploc…

lundi 12 mai 2014

Jour 7




« AIR-PEUT-ETRE » laisse en rade à Tana une bonne partie de l’équipe. On les attendra un jour de plus.

Pas un jour de plus en revanche pour les auteurs.

Dernière petite tension avant lecture.
L’imprimante imprime en toussotant un mot sur deux.

Vincent lit… Vincent lit… Vincent lit…






… Vincent lit toujours…



...

Puis Mikael, puis Edwardo, puis Stéphane.
Puis tirage au sort des équipes, mais on verra ça demain, on est crevés.

Visiteurs



Le 12 mai, à 18 heures, lecture des textes des auteurs à l'Alliance française de Diégo.
Cet événement attire d'étranges visiteurs (ils ne se laissent pas photographier facilement. J'ai du ruser)


dimanche 11 mai 2014

Jour 6



C’est dimanche

Pos
Et re-pos




Langoustes et poissons grillés sur la plage de Ramena devant la mer qui a revêtu sa belle robe longue à croire qu’elle aussi veut se faire inviter aux soirées de l’ambassadeur alors elle sort le grand jeu, paillette, saphir étoilé et tout et tout et tout et tout et nous : on reste là, bouche bée, à la regarder se trémousser, indécente (la prochaine fois on prendra nos lunettes de soleil).

samedi 10 mai 2014

Jour 5




Dans le hall de l’Alliance française, un écran géant diffuse les images de Judith.
Guignol fait à la fois du touk-touk  et de la haute voltige pour atterrir plein de grâce sur le dos d’un zébu.

Mais se demande quand même ce qu’il fait là, avec sa tête de Guignol, si loin de son quartier natal.

Les murs en papier sont inégalement utilisés : de celui de Stéphane, s’échappent des voix off qui pourraient prochainement gagner en belles t-tronches de pi-pirate.

De celui de Vincent, Za dézorde un grand zélir de zentre.

De celui de Mikael, l’acte 1 nous promet une exploration de la révolution, par Lui, Capitaine.

De celui d’Edwardo les mots se sont évadés ; on les rattrapera au tournant, dans deux jours.

La nuit les muezzines se lancent des défis : à celui qui fabriquera le plus grand nombre d’insomniaques.
Un coq et trois chiens leur répondent, de loin en loin. Le vent achève la besogne,  se chargeant de répandre toutes ces bonnes paroles divines et animales.
Diégo la nuit, ça tchatche et sa gigote pire que dans une cour de récré.

carte postale ?


vendredi 9 mai 2014

Jour 4


(AA)

Vendredi magnifique.

Jour neuf, mais qui ne durera pas. Et pourtant le neuf dure (carton rouge).
Photographie des murs de la ville : un graph me rappelle les graph des autres murs des autres villes.
Déjeunons sur un bateau amarré dans les terres.
Rencontrons un descendant de pirates qui n’auraient peut-être jamais existé.


Vendredi magnifique.
Ça va durer toute la nuit.



DIEGO BRUISSE DE MILLE BRUITS RESPIRE DE MILLE HALEINE DE MILLE ABOIEMENTS DE CHIEN DE MILLE CRISSEMENTS DE PNEUS DE DECIBELS DE VAISSELLE CASSEE ET PENDANT QUE DIEGO LA BELLE DIEGO LA CHAUDE LAISSE MONTER LA SEVE NOUS ET BIEN NOUS NOUS MOI ET EUX NOUS ATTENDONS DES HEURES NOTRE PLAT DE POISSON CRU L’ESTOMAC DANS LES TALONS ET FINALEMENT LENTEMENT MAIS SUREMENT ARRIVE LE RIZ LES FRITES ET LA BIERE ET L’EAU VIVE ET SILENCE ON MANGE SILENCE ON MANGE SILENCE

jeudi 8 mai 2014

notre QG (diurne)


Jour 3


(Tous les murs sont dans la nature)

Pendant que les hommes de Laurent Blanc fêtent le sacre du PSG (I Télé, 10h05), ici, à l’Alliance, on fait abstraction, on prend son meilleur crayon (M.Kourto, 10h07) on prend sa langue créole et la guitare s’accorde à la chanson, tandis que la France, un 8 mai, s’apprête à envoyer trois mille hommes armés au Sahel (I Télé, 10h40), ici, à l’Alliance, dix comédiens lèvent le bras et grammaire-manipulent sous les ordres de Filip, tandis que des milliers de personnes se rassemblent sur les Champs-Elysées pour fêter le sacre du PSG (bis repetita, I Télé, 10h45), Vincent affiche  la bouche ardente d’un siècle de morts couchés sur le ventre, tandis qu’on laisse filer à l’étranger les secteurs clés dans lesquels on devrait investir (M.Barnier, I Télé, 11h01), Stéphane aquarélise les paysages de Diégo, les porteuses de légume dans des bassines de couleur, Edwardo se hisse à bord de son vaisseau tandis qu’en Ukraine…

Ainsi va le monde s’entrechoquant.
Le bain de sang n’est pas loin.
Qui nécessitera une grande baignoire.

mercredi 7 mai 2014

Cinéma-Guignol




Filip Auchère présente "Les souterrains du Vieux Château" 
devant une salle pleine à craquer. 
Retour au pays de l'enfant de Tana, spectacle sous le bras...

Jour 2



L’important aujourd’hui c’est de se prouver que l’on est capable de cracher trois phrases.
Déjeunons en moins de deux heures. C’est l’exploit du jour.
Rêvons d’un hamac.
De nous balancer une sieste entre les branches d’un baobab.
Le baobab est un arbre râleur. Au huitième jour, Dieu lui ferme son caquet en le plantant dans la terre la tête en bas. Pour avoir la paix.
Le baobab, comme la ZUT ! est un monde inversé.
Ses racines pointées vers le ciel.

Les enfants de Diégo font un boucan d’enfer dans le grand hall de l’Alliance française. La télé diffuse un dessin animé. Paires d’yeux fascinés par les images qui bougent. Tout à l’heure, on éteindra. Ils regarderont un spectacle de Guignol. Ce sera leur premier Guignol. Au cinéma.

Résidence d'écriture: première pierre

ZUT !

Note d'intention


Bienvenue dans notre ZONE D’UTOPIE TEMPORAIRE !

Bienvenue dans notre ZUT !

Notre ZUT ! est un terrain vierge.
Notre ZUT ! est une zone. Ce qui ne veut pas dire que c’est LA zone.
Notre ZUT ! est peuplée. Pas nécessairement de zonards.
Ce n’est pas parce qu’on habite la zone qu’on est un zonard.

La ZUT ! est aussi nécessaire à notre survie que la forêt primaire.

Tous les habitants de la Zone en tiennent une couche.
Une couche de Zone.
Cela ne signifie pas que nous devrons zoner.

Nous ne zonerons pas. Nous Dé-Ré-ZONERONS.

La ZUT ! est une zone d'arrêt-zonage.


PRINCIPES FONDATEURS DE LA ZUT !

La ZUT ! est un monde inversé constitué de lois établies par des hors-la-loi, de frontières gardées par des contrebandiers.

Dans notre ZUT ! l’argent règne en valet et le maître est une unité de mesure qui sert à calculer la largeur des trottoirs.

La ZUT ! est l’expression fictive de traditions, de rêves et de pratiques nés de l’imagination fertile des esprits de la forêt.

La ZUT ! est volatile.

La ZUT ! a plus de réalité qu’une planche de bois dans l’atelier du charpentier.



La ZUT ! N'A QU'UNE DEVISE :
« les marins n’ont pas besoin d’être brutalisés pour faire avancer le bateau »

Un grand poète de la ZUT ! a écrit : « Je est un hôte ».
Il a voulu dire : 

Je est une salle des fêtes. 

Je est une gare de triage. 

Je est un centre de rétention.  

Je est peuplé de fantômes.

JE VOUS PROPOSE DE FAIRE REMONTER A LA SURFACE LE MURMURE DES FANTOMES.

mardi 6 mai 2014

scène de rue !


Jour 1


Pour les Voix de la marionnette, c'est le jour du tirage au sort. Une Zone d'Utopie Temporaire vient d'être créée, à l'intérieur de laquelle des quartiers sont attribués aux auteurs.
Zone d'Utopie Pirate pour Stéphanie Georis.
Zone d'Utopie Amoureuse pour Mikael Kourto.
Zone d'Utopie Métisse pour Edwardo Jaomazava
Zone d'Utopie Végétale pour Vincent Fontano.

Accueillis par l'Alliance française, dans ce qui fut autrefois le marché couvert de la ville, les auteurs se creusent les méninges. Sur les murs, des mots à la craie.
La ZUT ! est volatile...







Go !


lundi 5 mai 2014

Vincent Fontano


Vincent FONTANO est directeur artistique de la Compagnie Kèr Béton.
Elève au conservatoire de La Réunion en 2009, il mène un parcours atypique au sein de la création littéraire réunionnaise. Ce lecteur inconditionnel de James Baldwin et de Dany Laferrière, également auteur et metteur en scène de la compagnie, invite le public dans chacune de ses pièces, à partager ses réflexions sur la société réunionnaise et sur le monde en général. Ses premières mises en scène ont été saluées. Il décide d’en faire son métier. Au fil du temps, Vincent Fontano gagne en assurance et en expérience. Son format d'intervention théâtrale prend alors tout son sens.


(bien) arrivées à Diego/Antsiranana !




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